La
fin du monde est pour demain ! Fin du monde ou fin de l'humanité ?
Dans un cas comme dans l'autre, deux choses sont sûres : l'évènement
passerait inaperçu à l'échelle de l'univers et, qu'il s'agisse de
la seule espèce humaine ou de son habitat, cette fin est dans
l'ordre des choses. Tout ne naît-il pas pour mourir un jour.?
Pour
en rester à l'homme, puisqu'au fond c'est bien la seule chose qui
l'intéresse, à en juger par l'état dans lequel il a mis et
continue sans vergogne de mettre la planète qui l'abrite, il se
pourrait bien que cette fin soit proche. Peut-être s'agira-t-il
d'une fin n'ayant rien à voir avec l'un de ces films prétentieux
qui voudraient nous en donner une idée apocalyptique. Certes les
flammes, l'eau et toutes les forces de la nature (peut-être
vengeresse) y prendront part, ce dont nous avons un avant-goût par
les catastrophes dont des moyens d'information toujours plus
performants nous livrent régulièrement les images, mais les
préparatifs d'un autre type de séisme, plus pernicieux et auquel
l'homme est plus intimement lié, sont en voie d'achèvement. Il se
pourrait bien que la fin de l'année qui s'achève, peut-être même
plus précisément le 21 décembre, soit le moment où se mettra en
marche le mécanisme de notre anéantissement. Tout est en place, à
l'issue d'une longue préparation qui est allée en s'accélérant au
cours des deux derniers millénaires, avec l'aide des sciences et du
progrès. Le simple franchissement d'un point de non retour pourrait
alors être daté comme sonnant notre fin.
Ceux
qui avaient prévu l'évènement pour l'an 2 000 ne se seraient
trompés que d'une douzaine d'années, ce qui est bien peu de chose
avouons-le. Et si les Mayas sont eux aussi dans l'erreur, accordons
leur le handicap de moyens de calcul moins sophistiqués que les
nôtres. Ils ont pu néanmoins être capables d'évaluer, en simples
observateurs méticuleux de leurs propres mœurs – qu'ils devaient
considérer comme celles partout en vigueur – ce à quoi elles
conduiraient dans quelques siècles ? Quant à la forme que devrait
prendre leur prédiction, qu'ils aient vu les hommes promis à leur
fin dans des délais déterminés est une chose, que cette fin doive
être collective, subite et violente, ou précédée d'une agonie
plus ou moins longue en est une autre qui pouvait ne pas les
préoccuper. Seul le résultat pouvait les intéresser, qui dans les
deux cas serait le même : la fin de l'humanité.
N'est-il
pas dès lors permis d'imaginer – d'autant plus que cette structure
leur était familière – qu'ils surent entrevoir dans un lointain
futur, la pyramide sociale, sa base hypertrophiée par le nombre,
fissurée, gangrenée par les inégalités de toutes sortes qui ne
pouvaient aller qu'en s'aggravant, exploser et s'écrouler sous son
propre poids, avec des soubresauts plus ou moins violents, pour
parvenir enfin à cette égalité à laquelle ils ne semblent
cependant pas avoir cru – contrairement à nous –, par laquelle
tous les hommes se situent enfin au même niveau, celui auquel ils se
rejoignent infailliblement au moment de leur mort.
À
en croire Pareto, 5 milliards et demi d'hommes peuplant la base de la
pyramide sociale, font de nos jours le bonheur du milliard et demi
logeant au-dessus d'eux, selon un mécanisme naturel, incontournable
et vieux comme le monde, ce que les Mayas ont par conséquent pu
concevoir, par la simple observation de leur propre société. Ils
ont pu de même se livrer à un calcul parfaitement à leur portée,
leur faisant prévoir qu'à proportions inchangées, le temps où la
population des hommes croîtrait, comme c'est le cas de nos jours, au
rythme quotidien de 250 000 individus, l'explosion générale
deviendrait inévitable.
L'heure
n'en a-t-elle pas sonnée ou n'est-elle pas sur le point de le faire
?
Trop
peu scientifique pour être simplement lisible ! diront les uns.
C'est omettre que l'intuition – jointe à des facultés
d'observation perdues depuis – est ce qui a nécessairement tenu
lieu de sciences aux premiers penseurs, qu'ils aient été
précolombiens ou autres. C'est surtout se satisfaire de contorsions
intellectuelles dont la vanité est pourtant attestée par l'état de
la société aujourd'hui, le progrès matériel étant loin de faire
le compte.
Excès
de pessimisme ! diront les autres. Mais qu'y-a-t-il de pessimiste
dans le fait de considérer que 7 milliards d'êtres humains,
auxquels s'en ajoutent quotidiennement 250 000, constituent un poids
trop lourd pour la planète et mènent à la catastrophe
écolo-sociale ? Ne s'agit-il pas plutôt d'anticipation par réalisme
et bon sens ?
Ceci
dit, rien ne presse. Une minorité d'hommes a encore de beaux jours à
vivre. Quant à la grande majorité des autres, il lui reste à
patienter dans la résignation ou à mener ses habituelles
révolutions, lesquelles n'ont jamais rien changé au grand ordre
naturel des choses.
N'en
déplaise aux catastrophistes,
aux amoureux de grands spectacles et d'effets spéciaux, soyons
heureux. Nous pourrons encore échanger nos vœux d'heureuse année
nouvelle pour 2013.
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