samedi 10 novembre 2012

A propos d'Islam modéré



Face à une victimisation grandissante des musulmans, passant sous silence les questions que se posent de nombreux observateurs de tous niveaux et de toutes croyances, un agnostique s'interroge en comparant l'Islamisme au Christianisme.

Se poser en victime est un procédé dialectique bien connu, employé pour masquer l'essentiel. La stratégie en vigueur depuis des années dans notre pays comme dans bien d’autres, que tente de masquer ici et là l'idée d'un islam modéré ; le nombre de mosquées ayant cependant librement fleuries partout ; de même que l'absence de réciprocité de cette tolérance que réclame l'Islam, suffisent à démontrer ce qu'il en est. La question vaut donc d'être posée par ceux dont les valeurs de référence perdent chaque jour un peu plus de terrain. Un Islam modéré existe-t-il ? Dans l'affirmative, qu'attendent ses adeptes pour se faire connaître et nous expliquer en quoi il consiste et diffère de l'Islam tout court ?

Il ne s'agit pas ici de comparer des religions entre elles, et encore moins de prendre parti pour l'une ou l'autre, ce qui reviendrait à partager la foi, la croyance ou la crédulité de ceux qui y placent leurs espérances et y gèrent leurs angoisses. Il s’agit plus simplement d’essayer de comprendre à quel destin sont voués les citoyens d’un pays de tradition jusqu’ici majoritairement chrétienne, sous l’influence de l'Islam, compte tenu de la position de ce dernier dans les pays qu'il domine, et de son message. En d'autres termes, existe-t-il un Islam qui ne promette pas la charia ?

La réponse coule de source ; il ne peut pas y avoir d'islam modéré, pour une raison fondamentale que le plus tolérant d'entre nous peut aisément comprendre et qui explique notamment le silence des musulmans prétendument modernes, face aux actes perpétrés partout dans le monde par leurs coreligionnaires les plus visiblement actifs.

Par différence avec la religion chrétienne, la religion musulmane, repose sur un écrit incontournable qu'est le Coran, dans sa version adoptée une fois pour toutes il y a des siècles, pour perpétuer et sécuriser une transmission jusqu'alors verbale – La parole s'envole les écrits restent. De plus, figées à jamais dans ce texte, les règles fondamentales de la religion islamique ne se contentent pas de s'appliquer dans la perspective d’une existence après la mort mais valent tout autant pour la vie ici-bas. Le Coran est d'observation stricte au temporel comme à l'éternel, au civil comme au politique. Quant à une application au religieux comparée à celle valant pour le laïque, il ne peut en être question puisque la notion même d'athéisme est purement et simplement rejetée, sans la moindre ambiguïté. Le Coran frappe l'athée, comme d'ailleurs l'apostat, de la peine de mort, ce qui donne une idée de son irréductibilité et de son absolue incompatibilité avec la laïcité, pierre angulaire de la démocratie. Il s'agit donc d'une religion se confondant avec un régime politique, qui non seulement n'ont pas évolués depuis leur institution mais sont promis à être privés de la moindre évolution, le Coran étant inattaquable dans sa moindre virgule

Le christianisme par contre, qui demeure une religion à laquelle son évolution a fait perdre au cours des siècles la majeure partie de son pouvoir politique, se fonde sur l'ancien testament – la Bible – qui s’est largement prêtée à l’exégèse depuis la révélation ayant conduit à sa rédaction et la naissance du Judaïsme qui y reste fidèle. Cette bible a de plus été suivie d'un autre texte, le Nouveau Testament qui l'a en quelque sorte actualisée, ou modernisée, en y introduisant de nouvelles valeurs qui en chassaient d'anciennes. Par exemple la disparition de la loi du Talion au bénéfice du "Ne faites pas à autrui ce que nous n'aimeriez pas qu'on fit à vous même." ou du "Pardonnez à celui qui vous a offensé."

En dépit d'abus, d'erreurs et d'innombrables ajustements au cours de plusieurs millénaires ; au prix de multiples schismes et dissidences – signes de remises en cause porteuses de progrès –, la Bible, référence première des religions judéo-chrétiennes, a donc donné lieu, depuis sa première rédaction, à une révision incessante, encourageant la raison de ceux qui croient en sa parole, plutôt que la soumission aveugle à un texte figé dont la moindre critique est formellement interdite à d'autres.

Pour ce qui est de l'enseignement de la foi, aux catéchismes judéo-chrétiens, revisités et actualisés en permanence, se comparent les Hadiths, enseignés dans les écoles coraniques et qui se réduisent à une compilation des actes du Prophète. « Le comportement de Mahomet, que chaque musulman doit observer, imiter et honorer, s'applique parfaitement dans la logique qui est la suivante : Tuer, exterminer et éradiquer par tout les moyens, tout ce qui n'est pas musulman, afin que la terre entière soit à Allah et aux croyants. » - Jacques Ellul (éminent historien, théologien et sociologue)

Pour ceux qui désirent approfondir le sujet sans parti-pris, de nombreux sites et blogs sont accessibles sur Internet, où manquent par contre les arguments islamiques qui pourraient démentir ce qui précède.

Toutefois, avant de s'engager dans une telle approche du sujet, au risque de tomber dans la banale polémique, peut-être est-il bon de méditer les propos suivants, formulés par un contributeur anonyme, lors d'une récente publication sur le Net de ce qui précède.

« Non, il n'existe pas de pays où l'islam dominant renoncerait à la charia. Il est même certain que partout où l'islam domine ou grandit, la société est forcée de s'islamiser et de se renfermer. C'est vrai en Asie (Malaisie, Indonésie), c'est vrai en Afrique (Nigéria, pour ne pas parler des cas extrêmes, et évolution des révolutions du Maghreb), c'est très notable en Turquie où l'on ne voyait autrefois que rarement le voile...
C'est surtout vrai partout où l'islam entre en rébellion (sud Philippines, sud ThaÏlande, Inde, anciens territoires soviétiques, etc...), des pays qui comptent plusieurs morts chaque jour, jusqu'à ce que le pouvoir central leur accorde un statut spécial.
Cependant, on n'est jamais arrivé à quoi que ce soit en stigmatisant une religion, bien au contraire. C'est une constante depuis le début de l'Histoire. C'est pourquoi il faut appréhender le problème à un autre niveau, un niveau qui concerne aussi les religions concurrentes, même si elles ne présentent pas de danger. C'est en dénonçant la foi stupide en un dieu créateur à l'écoute, que l'on pourra trouver une solution. Car alors les musulmans ne verront pas une attaque spécifique contre eux, mais une prise de position de gens cultivés, instruits, face aux masses non éduquées, qu'elles soient musulmanes ou chrétiennes ou juives...
Toute autre approche est vouée à l'échec, à l'interminable guerre de religion. »

Mais une telle prise de position ne revient-elle pas à accepter benoîtement de vivre durant quelques siècles sous le régime autant civil que religieux qu’impose l'Islam ? Le triomphe de la raison pouvant demander un certain temps, faut-il jusqu’à ce terme hypothétique se soumettre, se résigner, subir la loi de la religion la plus barbare – qui se veut en même temps un pouvoir politique absolu – ou refuser, se révolter, en faisant éventuellement alliance avec ses concurrents ? De deux maux, ne faut-il pas choisir le moindre ?

Voici en tout cas une situation qui n’est pas sans rappeler celle des artisans – qui n’étaient pas tous des aristocrates – de bien des révolutions qui finirent guillotinés, pendus ou fusillés, pour avoir toléré, voire encouragé ceux qui deviendraient leurs bourreaux. La soif de martyre de l’humanité serait-elle inextinguible et la mieux partagée ?

Après réflexion, n’est-ce pas le sort fait aux musulmans de base qui doit dicter l’attitude à opposer à l’Islam ? C’est en pensant à eux qu’il convient de dire la vérité. Viendra un jour où celle-ci finira bien par les atteindre, dans l’obscurantisme où les maintiennent, politiquement comme religieusement, leurs imams et autres dictateurs, par le mensonge et l’hypocrisie. C’est aider ces croyants que de dénoncer les erreurs dans lesquelles ils sont maintenus et est entretenue leur crédulité. Nul doute que le plus grand nombre d’entre eux soit atteint tôt ou tard par une information qui doit être omniprésente. Alors, parce qu’ils sont des êtres doués de réflexion, ils comprendront les abus dont ils sont victimes et les visées d’abord – pour ne pas dire strictement – temporelles de la cause au service de laquelle ils sont enchaînés par la force et la terreur. La conscience de chacun s’éveillera et le portera à refuser de jouer un rôle si contraire au besoin, à la soif naturelle de justice et de liberté de conscience qui habite plus ou moins chaque être humain.

Liens
http://www.youtube.com/watch?v=BVbCIsGmJq4&feature=player_embedded - Sean Hannity & Brigitte Gabriel, journalistes américains réagissent face à Ajem Choudary, islamiste radical.